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Nucléaire : l'Autorité de sûreté plus positive sur la filière

Le président de l'ASN juge le contexte « moins préoccupant », tout en signalant des « points de vigilance », parmi lesquels les « difficultés persistantes » d'EDF sur la gestion de la conformité des matériels.

C'est une forme de baromètre que dresse désormais chaque début d'année, à l'occasion de ses voeux à la presse, l'Autorité de sûreté nucléaire. Et après deux années où le président de l'ASN avait pointé un contexte « particulièrement préoccupant » , Pierre-Franck Chevet a fait part, ce lundi, de « signes ou de perspectives d'amélioration »« Le contexte général est en amélioration, ou moins préoccupant », a-t-il jugé.

Plusieurs dossiers ont, de fait, trouvé leur solution ces derniers mois : Areva a été restructuré et recapitalisé, l'usine du Creusot a redémarré , et l'instruction sur la composition de certains gros composants, qui avait mis à l'arrêt une douzaine de réacteurs EDF fin 2016, est achevée.  Tout comme celle de la cuve de l'EPR en construction à Flamanville (Manche) .

Calendrier « tendu » pour Flamanville

Pour 2018, l'ASN fait tout de même part de « points de vigilance ». Alors qu'EDF annonce un chargement du combustible en toute fin d'année à Flamanville, l'ASN, qui attend encore des dossiers techniques de l'électricien public avant de délivrer ses autorisations, juge le calendrier « tendu ». Surtout, EDF rencontre sur son parc « des difficultés persistantes sur la gestion de la conformité des matériels », pointe l'ASN, qui a  classé au niveau 2 de l'échelle Ines plusieurs incidents l'an dernier. Un problème qui interpelle l'Autorité, qui rendra en 2020 son avis général sur les conditions de la prolongation d'exploitation du parc nucléaire.

Gérer aussi la sécurité

Tandis que  Greenpeace pointe la fragilité de ces dernières en cas d'attaque terroriste , Pierre-Franck Chevet juge désormais « incontournable à terme » que l'ASN gère les questions de sécurité des sites nucléaires, et plus seulement leur sûreté. Une pratique déjà en cours dans d'autres pays nucléarisés, a indiqué l'ASN. Cela lui permettrait par exemple d'imposer la mise aux normes d'équipements nucléaires en fonction de ce type de risques, et pas seulement d'agressions naturelles (inondations, séismes...)

Près de deux ans après la découverte des « irrégularités » et des « potentielles falsifications »découvertes à l'usine du Creusot (Saône-et-Loire), l'ASN a encore repoussé l'horizon de la réforme de ses modes de contrôle, avec un « point d'atterrissage » prévu dans plusieurs mois. L'examen de la totalité des dossiers de fabrication de pièces pour le secteur nucléaire se poursuit quant à lui jusqu'à la fin de l'année.
 
À NOTER

En médecine nucléaire, l'ASN pointe les incidents liés aux interventions radiologie interventionnelle.

Véronique Le Billon

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