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Moscou et Pékin se montrent très ambitieux sur les réacteurs du futur

La Russie est aujourd'hui le pays le plus avancé en matière de réacteurs à neutrons rapides. La Chine a créé l'an dernier une coentreprise avec l'américain TerraPower.

Le projet de démonstrateur Astrid n'est pas le premier projet de réacteur à neutrons rapides de la France. Avant lui, le réacteur Phénix (d'une puissance de 130 mégawatts) a fonctionné en France pendant plus de trente ans jusqu'en 2010, tandis que son successeur, Superphénix (1.200 MW), a été arrêté dès 1998 sur décision politique du gouvernement Jospin, après une série d'incidents et n'avoir au final envoyé sur le réseau électrique que l'équivalent d'une seule année de production.

Depuis le lancement du projet Astrid en 2010, dont l'objectif reste d'assurer une sûreté renforcée par rapport à ses deux prédécesseurs, la France a été distancée par la Russie, pays aujourd'hui le plus avancé sur cette technologie de multirecyclage du combustible nucléaire et de gestion du plutonium.  Moscou exploite ainsi trois réacteurs, dont un de 800 MW (Beloyarsk 4) mis en service fin 2016 . Son prédécesseur de 600 MW, sur le même site au sud-est de Moscou, est quant à lui en service depuis plus de trente-cinq ans.

Un démonstrateur en Chine

La Chine est désormais dans son sillage. « Les Chinois essaient de maîtriser tout seuls la technologie, en achetant des briques », indique un expert. CNNC, l'exploitant nucléaire  avec qui Orano (ex-Areva) négocie une usine de traitement des combustibles usés , a annoncé fin décembre le début de la construction d'un démonstrateur de 600 MW à Xiapu, dans la province de Fujian. Le pays dispose déjà d'un plus petit projet (CEFR) près de Pékin.

CNNC avait également annoncé en octobre la création d'une coentreprise avec l'américain TerraPower. Basée à Bellevue dans l'Etat de Washington (Etats-Unis), cette entreprise, créée en 2006 et financée par Bill Gates , est le grand acteur privé présent sur la technologie des réacteurs à neutrons rapides. CNNC et TerraPower projettent notamment de commercialiser une technologie baptisée TWR (réacteur à onde progressive). « TerraPower est l'un des fers au feu de la Chine », poursuit cet expert.

 

L'Inde affiche aussi des ambitions sur la technologie des réacteurs à neutrons rapides. Elle doit prochainement mettre un premier projet en service, après plusieurs années de retards.

Véronique Le Billon

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