Les préoccupations des dirigeants en pleine évolution
« La fiabilité des systèmes de prévision » fait cette année son entrée parmi les cinq sujets qui préoccupent le plus les dirigeants des grandes entreprises, qu’elles soient cotées ou familiales. - Shutterstock
Tendance OPA hostiles, hégémonie américaine et prix de l’énergie ne sont plus des motifs de préoccupation des dirigeants, selon le baromètre 2016 des grandes entreprises françaises d’Eurogroup Consulting. A l’interne, la fiabilité des systèmes de prévision » fait cette année son entrée parmi les cinq sujets les plus préoccupants.
L’OPA hostile n’est pas un sujet pour les dirigeants des plus grandes entreprises tricolores, selon le 9e Baromètre des grandes entreprises françaises. L’enquête d’Eurogroup Consulting * prend le pouls de plus d’une centaine de firmes du CAC40 et du SBF120 mais aussi de grosses entreprises familiales, et de leurs leaders.
Elle montre cette année plusieurs signes d’optimisme sur les sujets économiques et financiers, .et témoigne d’un net mouvement en faveur de la France dans les divers arbitrages des dirigeants. Mais elle démontre également une évolution de leurs préoccupations quant aux facteurs externes et internes.
100% des répondants ont ainsi indiqué que les OPA hostiles n’étaient pas un motif d’inquiétude. Il y a un an, ils étaient encore 15% à y songer. De même, hégémonie américaine et prix de l’énergie ne constituent plus des obsessions : 15% seulement des dirigeants indiquent i être préoccupés par le « retour de la compétitivité prix des Etats-Unis » et 18% par « le cours du pétrole ». Les auteurs de l’étude s’étonnent toutefois de la faible part de dirigeants se sentant concernés par le sujet de « l’extraterritorialité du droit américain » (17%). « Le USA Freedom Act a pourtant bien mis en lumière en juin dernier toutes les dérives permises à la NSA part le Patriot Act, et le simple fait d’effectuer des transactions en dollars a permis aux juridictions américaines de condamner des entreprises françaises à 14 milliards de dollars d’amendes en 2014-2015 », veulent- ils rappeler. Dans le même temps, « la concurrence internationale » sort de nouveau du top 5 des préoccupations.
A l’interne, deux motifs de préoccupation bien différents arrivent ex aequo en haut de la pile, réunissant 73% des réponses : « les coûts de production trop élevés » et « la résistance au changement ». Un binôme, expliquent les auteurs de l’étude, qui est « d’une remarquable stabilité depuis 6 ans ». Toutefois la résistance au changement connaît une forte progression en valeur absolue (+15 points) et c’est la première année depuis 2011 qu’il rassemble plus de 70% des répondants.
Il faut par ailleurs noter que « la fiabilité des systèmes de prévision » fait cette année son entrée parmi les cinq sujets qui préoccupent le plus. Une arrivée qui « témoigne tout à la foi de la prédominance des modèles économiques de plus en plus court-termistes et du retour de bâton d’une mondialisation qui s’est avérée plus compliquée que prévu ».
Tandis que l’enquête a été menée une semaine après les attentats parisiens de novembre, les dirigeants interrogés indiquent que « le respect de la laïcité en entreprise » est un sujet peu mobilisateur pour eux : 91 % d’entre eux le cite comme l’un des facteurs internes les moins préoccupants. De même pour « le vieillissement des salariés » (85%), « les difficultés à recruter » (76%) ou « les défaillances dans le management des équipes » (70 %). Les optimistes diront que les ressources humaines ont dû travailler en profondeur après la crise et que leurs problèmes sont résolus ; ceux qui le sont moins remarqueront qu’il y a peut-être là un signe d’absence d’implication des dirigeants sur les sujets humains. Une conclusion qui est d’ailleurs apparu au détour de la récente étude de votreadministrateur.com sur la gouvernance et les thématiques abordées en conseil d’administration.
* Echantillon constitué à 58% d’entreprises non cotées, à 33% d’entreprises du CAC et du SBF (9% autres), réalisant pour 10% d’entre elles un chiffre d’affaires de plus de 20 milliard d’euros, pour 36% d’entre elles un CA entre 5 et 20 milliards, pour 30 % d’entre elles un CA de moins de 1,5 milliard, pour 24% entre 1,5 et 5 milliards.
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