L’éolien en mer de plus en plus compétitif
Deux projets totalisant 2.300 mégawatts viennent de remporter une enchère à un tarif garanti de 57,50 livres par mégawattheure au Royaume-Uni.
Ce n'est pas un record, mais c'est un nouveau symbole de la compétitivité croissante de l'éolien en mer : au Royaume-Uni, deux projets ont demandé un prix garanti de 57,5 livres par mégawattheure (MWh) pendant quinze ans (63 euros au taux de change actuel) pour produire de l'électricité à partir de 2022-23, selon le résultat des enchères publié ce lundi par le ministère de l'Energie britannique.
Un consortium réunissant le portugais EDPR et le français Engieprévoit ainsi d'installer 950 mégawatts (MW) sur le site de Moray East, tandis que le danois Dong Energy doit implanter 1386 MW sur le site Hornsea 2. Un troisième projet (réunissant l'allemand Innogy et le norvégien Statkraft) a été sélectionné pour un prix garanti de 74,75 livres/MWh.
50% moins cher qu'en 2015
Ces résultats représentent une baisse très sensible des subventions. « Le coût des nouveaux projets éoliens en mer commençant à produire de l'électricité à partir de 2022-2023 est maintenant 50% plus bas que ceux de la première enchère tenue en 2015 », a salué le ministère de l'Energie britannique.
«Cela correspond au prix des derniers appels d'offre réalisés au Danemark ou aux Pays-Bas, et cela confirme bien la tendance de baisse des coûts », constate un professionnel du secteur. Une baisse des coûts liée à de multiples facteurs: programmation pluriannuelle des appels d'offres, maturité des filières industrielles, synergies des coûts de maintenance, accès à des coûts de financement réduits, etc.
Sans subvention en Allemagne
Au printemps cette année, en Allemagne, trois projets prévus pour entrer en service entre 2021 et 2025 ont été attribués sans subvention. Ils prévoient ainsi de se financer avec la seule rémunération du prix de marché de l'électricité au moment de la mise en service (autour de 30 euros/MWh ces derniers mois). Un prix auquel il conviendra toutefois d'ajouter le coût du raccordement au réseau, contrairement aux projets britanniques.
Du côté français de la Manche, les subventions accordées aux premiers champs français, attribués en 2012, ont atteint entre 180 et 200 euros par mégawattheure. Or la première production, du fait de temps de développement longs et de recours à répétition, n'est plus attendue avant... 2022 . Depuis, une procédure de « dialogue compétitif » avec les entreprises du secteur a été introduite pour réduire les coûts.
La subvention accordée aux projets éoliens britanniques est désormais beaucoup moins importante que celle du projet nucléaire de Hinkley Point développé par EDF et son partenaire chinois CGN, n'ont pas manqué de souligner les associations écologistes. Celui-ci prévoit un prix garanti de 92,50 livres/MWh pendant trente-cinq ans pour ses deux réacteurs EPR (3.300 MW).
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0305475...
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire