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Le conseil d'administration de Schneider Electric aura un comité numérique

Schneider Electric innove en créant un comité numérique pour son conseil d'administration.

C'est une première en France. Schneider Electric innove en créant au sein de son conseil d'administration un comité digital spécialisé dans la stratégie et la performance numérique. Sa composition sera annoncée à la suite de l'assemblée générale, en avril 2018. Ce comité viendra s'ajouter aux quatre autres comités plus traditionnels que compte déjà le conseil, à savoir le comité d'audit, le comité stratégique, le comité ressources humaines et RSE, et celui de gouvernance et des rémunérations.

Schneider Electric démontre ainsi avoir pris un virage stratégique. Le numérique représente pour lui un levier de croissance. « Le rôle de ce comité sera de superviser et de juger de l'avancement de nos projets dans l'architecture de nos systèmes, dans les relations avec nos partenaires (fournisseurs et clients) ou encore dans l'évaluation du risque de cybersécurité et dans le suivi de l'évolution du paysage digital », explique Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric.

Atout concurrentiel

Le conseil de Schneider Electric pourra s'appuyer sur son administrateur référent, Leo Apotheker, ancien PDG de la firme Hewlett-Packard et ancien patron de SAP. « S'il n'y a pas d'autre comité spécifique dédié au numérique en France, depuis plusieurs années, il existe des administrateurs qui ont un profil digital », note Sylvain Dhenin, chez Heidrick & Struggles. Leur rôle est de s'assurer que l'organisation de l'entreprise optimise le numérique comme atout concurrentiel. Un rôle essentiel alors que la révolution numérique provoque une rupture dans la société, aussi bien dans les canaux de distribution que dans les nouveaux services, ou encore dans la gestion des risques.

Selon une étude réalisée par Russell Reynolds, 52,5 % des conseils du CAC 40 comprennent un ou deux administrateurs numériques. Quel est leur profil ? 69 % sont des femmes et leur moyenne d'âge est de 53 ans quand les autres administrateurs ont 59 ans. Aujourd'hui, ils représentent 5 % des administrateurs totaux. Aux Etats-Unis, ils sont un peu plus nombreux, autour de 10 %, car les Américains ont plus vite pris conscience de la nécessité de ne pas rater la révolution numérique. Parmi les récentes nominations d'administrateur digital, figure, fin novembre, celle de Dominique Leroy chez Saint-Gobain, administratrice déléguée de l'opérateur télécoms belge Proximus. Ou encore, en début d'année, celle de Marie-Laure Sauty de Chalon, patron du groupe Aufeminim. com, chez Carrefour.

« Nul doute que cette initiative lancée par Schneider fera des émules. Les défis à venir sont à présent liés aux recrutements de plus en plus importants d'administrateurs numériques », avance un expert en gouvernance.

Laurence Boisseau, Les Echos

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